In English retour à  Nuts’n’Bits   Images incorrectes ? Cliquez ici 
 
Comment j'ai tourné le canon de Panther 
La plus grosse difficulté pour tourner le canon fut d'usiner un cône très fin en aluminium. L'aluminium que j'utilise est le type que l'on trouve communément dans les magasins d'articles pour la maison et j'ai découvert à mes dépends qu'il est TRÉS mou!!! 
 
De manière évidente, la longueur maximum de la course de l'extension à faire les cônes de Sherline est bien trop petite pour couper le cône en une fois. Le moyen "habituel" décrit par les machinistes expérimentés est de faire tourner la tête du tour et de tourner le métal entre pointes en utilisant le plateau de mandrinage et le toc, en les utilisant comme un joint universel qui peut accepter ainsi un petit angle. Malheureusement, cela n'a pas marché pour moi! Hum, j'ai peut être mal fait quelque chose, mais en plein milieu du cône, le canon est poussé par le couteau et plie au lieu d'être coupé. Dans le meilleur des cas le résultat est un fini de surface affreux, dans le pire des cas un canon tordu. Cela m'est arrivé deux fois, détruisant à chaque fois un canon presque fini. J'ai maintenant un ensemble de canons à tirer dans les coins, si cela peut intéresser quelqu'un! ;-) 
 
Donc, j'en suis revenu à l'idée évidente mais ennuyeuse que j'avais eue en tout premier lieu, c'est à dire couper le cône en plusieurs sections, en repositionnant l'outil pour chaque section. J'avais peur que la transition entre deux portions de cône soit visible, mais en fait ce fut très facile, grâce à la grande précision du tour Sherline. 
 
Voici comment j'ai fait. 
 
 
La barre d'aluminium. 
 
 
La première étape est de dresser les extrémités, pour qu'elles soient bien plates et perpendiculaires. 
 
 
En même temps, on fait un trou parfaitement centré en utilisant un foret de centrage. 
 
 
Percer le canon avec un foret approprié. 
 
 
 
Maintenant il y a un trou à chaque extrémité, l'un d'eux étant très profond. J'utilise ensuite le plateau de mandrinage et le toc pour positionner la barre, et faire une coupe très fine, uniquement pour rendre la barre parfaitement cylindrique. Les cotés bien lisses de la barre permettront par la suite un alignement parfait quand on les maintient dans le mandrin à 3 mords. J'ai utilisé un bit au carbure pour couper l'aluminium. J'ai obtenu des résultats extraordinaires avec un couteau et un insert de carbure brasé, mais il faut dire je suis bon public! Si la vitesse de rotation est suffisamment élevée, le fini de surface est comme un miroir, et de très petites passes peuvent être coupées. Les passes sont bien plus fines que ce que je suis capable d'obtenir avec un couteau en acier rapide coupant parfaitement  (parfait car tout neuf sortant de l'emballage, et pas encore détruit par mes compétences très limitées d'affûtage). En fait, je suis capable de couper l'épaisseur d'un demi 1/100 mm sur le tour. J'utilise de très faibles quantités de VARSOL comme lubrifiant, un diluant pour peinture. Une goutte ou deux en utilisant un coton-tige sont largement suffisantes. 
 
 
Maintenant, j'ai une barre que je peux mettre dans le mandrin du tour, l'autre bout étant supporté par une contre pointe. 
 
 
Pour régler l'angle sur l'extension à faire les cônes, je coupe de petites sections et mesure l'angle fait entre le début et la fin du cône. Y a-t'il une meilleure solution ? Cette méthode est très ennuyeuse. Quand l'angle est enfin réglé je peux commencer à couper le canon. 
 
 
Je déplace ensuite le canon dans le mandrin pour couper la section suivante. Ce n'est pas la meilleure méthode car le mandrin à 3 mords n'est pas assez précis pour repositionner exactement la barre sur le même centre de rotation. Le résultat fut un deuxième cône légèrement décentré par rapport au premier, mais si faiblement que c'était presque invisible. Un léger ponçage au final suffit à l'éliminer. Mais la prochaine fois j'essayerai de ne pas déplacer la barre dans le mandrin durant la coupe. Je dois répéter cette étape une troisième fois car la course de l'extension à faire les cônes est vraiment limitée. Le canon terminé fut finalement coupé en trois sections. 
 
 
Je coupe le cône jusqu'à ce que le raccordement soit pratiquement parfait. Ensuite, avec une grosse loupe, je termine la coupe très finement jusqu'à ce que la transition soit invisible. Facile, grâce à la précision du tour. La dernière étape est d'utiliser le couteau de séparation pour séparer le canon fini de la barre. 
 
 
Et voici le résultat. C'est mon premier canon et j'ai choisi un modèle très simple. J'en ai beaucoup d'autres à faire dans le futur, certains bien plus compliqués. Bien des heures de plaisir à venir!